MONGOLIE 2004

 

préambule

Novembre : 8 24 30

 

Voir le travail effectué par les enfants dans ce pays

 

Nous voilà dans notre phase hivernale aussi courte qu'intense!

Après l’Inde il y a eu donc Hong-Kong : chaque enseigne lumineuse nous tend ses petits clignotants. Restaurants, boutiques, cafés, bars,… Nous voici arrivés dans le paradis de la consommation et après deux mois en Inde, c’est génial autant que dangereux !

Nous tentons de garder la tête froide et de ne pas oublier notre dure réalité financière. Pourtant notre volonté de faire des économies est peut-être poussée un peu trop loin ; ne passons nous pas à côté de l’essentiel ? Avec du recul, ce pommeau de douche en forme de pingouin nous aurait vraiment été utile en Mongolie.

Logés à Chungkin Mansion dans une des 80 guest-houses qui s’entassent dans un block d’immeuble: nous observons les allées et venues d’indiens, africains, finnois aux attributions plus qu’obscures la nuit comme le jour. Nous nous retrouvons sur le tournage d’un film avec Vincent Lindon que ne ferait-on pas pour payer ce magnifique pommeau de douche en forme de pingouin que finalement nous n’achèterons pas) ; malheureusement pour la gloire, nous ne tournons finalement pas.

Quelques jours donc à flâner dans les rues de la modernité et dans la « campagne » hongkongaise : quelques minutes de ferry, d'autres de bus, un tramway à 60° et nous voilà au milieu de la nature surplombant la skyline,... Bain magique couleur de jade entre les îles et les buildings, promenade dans un port où les restaurants flottants sont tellement massifs qu'on s'attend à les voir couler.....

Nous sommes dans une ville brillante et folle coincée entre deux cultures et que nous quittons sur un dernier verre de coca bouilli au citron et au gingembre.

Et puis Pékin. Il commence à faire froid, nous sommes en tongs, il faut agir.

Gastronomie chinoise (pourquoi faut-il toujours que nous tombions sur les plats de tripes vapeur ?) et montagne sacrée « Tai Shan » : on nous promet d’accéder à l’état de centenaire pour le modeste prix de 7000 marches aller et idem au retour. C’est escarpé comme un temple inca, ça nous prend 6 heures juste pour monter et nous laisse en miettes : l’état de centenaire est en effet atteint malheureusement un peu tôt à notre goût… Une ville-temple féerique dans les nuages rythmée au son du gong du "temple des nuages azurés" resonnant pour effrayer les tempêtes, alors finalement marcher comme des cow-boys ratés de rodéos, c'est pas très grave.

Enfin le transmongolien. Cabines douillettes avec petits rideaux et tasses à thé. Notre colocatrice nous sert du mouton histoire que tout de suite on s’habitue. Bien sûr c’est mythique.

Petit passage X-files à la frontière : une silhouette en blouse et masque blanc se dessine dans l’encadrement de la porte en brandissant un pistolet à infrarouge sur nos fronts : elle commet son crime et disparaît dans la nuit. Apparemment un agent de quarantaine qui vérifie les températures pour que le SRAS reste bien dans les limites de la juridiction chinoise.

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Lundi 8 Novembre

Oulan Bator ou Ulaan Bataar (notes pour ceux qui se sont disputés au petit bac).

Contrairement à ce que l’on pense la ville est très moderne : cybers, banques, grands supermarchés,… Donc merci à ceux qui nous ont fait parvenir des messages plein de sollicitude concernant notre état de pauvres surgelés sentant le fauve car privés des infrastructures les plus élémentaires : notre appart est surchauffé, nous avons de l’eau chaude et des chocapics.

Visite à l’école où nous allons travailler : très bien mais les enfants sont en vacances pour une semaine. Très bien nous partons en Mongolie (Bah oui, Oulan c’est pas la Mongolie) sur la proposition de Tamir, un francophone qui nous aide pour le projet.

Préparation : deux couches de damart sous les vêtements, cadeaux pour la famille de nomades dans laquelle nous nous rendons (Don contre don, en échange de l’hospitalité de la steppe, nous apportons des produits de première nécessité comme de la vodka).

Bus jusqu’à Karakorum : les vitres givrent de l’intérieur et nous arrivons à 4h30 du matin on peut le dire au milieu de nulle part. Nous sommes heureusement accueillis par la belle-sœur du mari de la mère d'une amie de Tamir  ; ils se sont rencontrés pour la première fois dans le bus, la famille ça sauve ! Petit déj de thé au lait de yack et de viande de cheval en regardant les albums photos (tradition obligatoire) : je fais la gueule à Oulan Bator, je suis en deuil sur mon cheval, je fais la gueule devant un décor représentant les chutes du Niagara.

Nous louons une voiture pour rejoindre le campement de la famille – enfin plutôt, le fils du cousin de l’oncle par alliance de la mère- de Tamir. Le chauffeur roule dans une espèce de Datcha russe, il a un stetson, on roule dans la steppe entre des troupeaux de chevaux, pour se réchauffer c’est tournée de vodka : au troisième verre, le chauffeur chante, à la deuxième bouteille il nous abandonne près d’une yourte.

Par chance, le campement que nous rejoignons est tout proche- que 10 km- et on nous propose des chevaux… Traversée à la tombée de la nuit, il gèle, les loups ont laissé leurs empreintes dans la neige, les premières étoiles apparaissent…..Heu, on arrive bientôt?

 

Au campement, les nomades nous recoivent chaleureusement : nous sommes installés dans une yourte près du réchaud, nourris de fromage et d’airag (lait de jument fermenté) puis couchés sous un dell (manteau traditionnel) doublé de peau de mouton : pendant la nuit, l’eau gèle sous la yourte, mais sous le dell il fait limite trop chaud !

Accoutrés de manteaux mongols (ça les fait rire) nous montons à cheval ( ça les fait rire), galop au milieu des troupeaux de yack, ballade dans les bois sous la neige, toilettes sommaires à la neige fondue, longues discussions sur les coutumes de chacun autour du thé au lait de yack ( comment ils tuent les moutons en arrêtant le cœur à mains nues, comment on nourrit nos animaux avec des farines animales,…), séance photos et séance de visionnage (je fais la gueule sur mon cheval, je fais la gueule avec ma femme devant un décor représentant Los Angeles, je fais la gueule avec tous mes amis).

C’est magnifique : la steppe à perte de vue, les chevaux en liberté, les troupeaux, les montagnes et les forêts enneigés. Malgré l’absence de la lune, la nuit reste claire et se serait génial de pouvoir s’allonger sous les étoiles s’il ne faisait pas aussi froid : on se dépêche de rentrer et de recommencer à discuter pendant des heures de leurs conditions de vie qu’ils ne changeraient pour rien au monde, de leurs traditions et superstitions.

Nous repartons avec deux kilos de fromage, une odeur à faire fuir les chiens du quartier et des images plein la tête.Nous nous entassons dans la jeep avec les enfants qui retournent au pensionnat accompagné de leur grand-père qui a déménagé à la ville pour s’occuper d’eux ; il essuie quelques larmes à l’idée de quitter la steppe et il est difficile de ne pas en faire autant.

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Mercredi 24 Novembre

Derniers moments en Mongolie : nous profitons du dernier week-end pour repartir dans la campagne et comme le temps nous est compté nous décidons de nous laisser porter par les infrastructures touristiques. Ah les voyages organisés!

Deux jours à Terelj à 80km de Oulan où les nomades ont un lecteur DVD et une machine à laver dans la yourte et ne nous proposent ni frmoage, ni thé, ni vodka! C'est quand même un plaisir de profiter une dernière fois des grands espaces sur nos fiers destriers galopants dans la steppe… Il est vrai que nos fiers destriers étaient plutôt assez lents et prompts à faire demi-tour et que nous avions quelqu’un au cas où pour nous tenir les rênes.

 

Les températures commencent à se faire bien basses (on nous parle de -28° mais comme nous sommes toujours sans bonnets ni gants, ça nous paraît improbable même si effectivement quand on parle nos mâchoires sont difficiles à mouvoir), mais pour les mongols on est pas encore dans les températures dites d’hiver : 9 types de froid dont « le riz gèle », « les cornes de vaches gèlent » et le hors compétition « la vodka à 35° gèle ».

Pour nous « la buée de mes lunettes gèle » voir « je suis aveuglée par la densité de l’air que j’expire », c’est déjà un record.

Fin du projet avec les enfants un peu tourmentée en raison de la disparition du traducteur. En effet,les enfants ne parlaient que mongol et nous avions reçu l'aide d'un traducteur très sympathique, Beska, malheureusement parti et remplacé par Toufik -on n'a jamais retenu son vrai nom. Notre talent pour le mime -que nous avions découvert dans les restaurants en Chine- s'est avéré très utile et notre mime « avez-vous des questions pour les enfants du Laos ? » restera très certainement gravé dans les mémoires.

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Mardi 30 novembre

Retour en Chine, à des températures plus clémentes et une nourriture plus stressante : c’est des limaces sur la brochette ou je rêve ?

Pour des raisons économiques, nous prenons l’option auberge de jeunesse : chambres en sous-sol, jeunes internationaux enfermés toute la journée pour : regarder des DVD (comme le film Eurotrip que nous dénonçons ouvertement, nous écrire pour signer la pétition), apprendre le chinois (c’est plus facile enfermé que dans la rue avec des vrais chinois), pour….mais que font-ils ?...

Après notre hiver intense, c’est le retour au chaud et nous nous débarrassons de toutes les doudounes, vestes et autres thermolactils. A la poste, ce qu’ils ont préféré, c’est le moment où nous avons retirés nos manteaux pour les ajouter au paquet. Ce qu’on a préféré, c’est la soirée à -4° qui a suivi.

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