MALI, juillet 2003

 

 

 

Nombori

en route vers Bamako

 

 

Nombori, village dogon au pied de la falaise de Bandiagara : huttes en terre et toit de chaume et plus haut, les maisons troglodytes telems à flanc de falaise dont on ne sait toujours pas le mode de construction, d’habitation,… (cf. reportages des enfants).

Pour nous, un habitat plus moderne dans l’école : notre chambre est grande (40 bureaux environ), notre lit est dur (A ça le béton c’est pratique à nettoyer mais un peu dur) et surtout il fait très chaud : on entend la tôle se dilater la journée pour mieux continuer à conserver une température proche du four à pain jusqu’au lendemain matin !

Mise en place du projet avec l’appui du chef de village et du crieur public : beaucoup d’enfants, surtout les petits qui ne vont pas aux champs et qui ne parlent donc pas français !

Un groupe d’enfants ne nous quitte pas : enfants et neveux du directeur (que des garçons car les filles pillent le mil bien sûr) qui nous font découvrir les merveilles de la région.

 

Le village est coincé entre dune et falaise.

Côté dune : déjà, il faut la grimper. On arrive sur un plateau broussailleux habité par des tribus peules. Les peuls font souvent des allers retours au village. Les hommes s’y arrêtent sur le chemin de la ville et souvent logés à l’école, ils préparent du thé à la menthe très fort pour tous ceux qui sont présents. Les femmes peuls viennent souvent au village les produits laitiers de leurs troupeaux et chercher de l’eau qu’elles remontent ensuite par 20 litres portés sur leur tête sur des kilomètres de dune, mais comme disent les garçons qui nous accompagne, elles ont l’habitude : en effet, pour aller à certains marchés, il faut grimper la falaise pendant 1 bonne heure (trek d’intensité moyenne) et elles le font pieds nus avec bébé dans le dos !

 

 

Plus loin dans la brousse, il y a des champs, d’autres villages au bout de sentiers indistincts les uns des autres, et ça on le sait d’expérience. Un jour que plein de volonté et d’envie d’en faire voir, nous acceptons l’ « invitation » à nous joindre à un groupe d’enfants en route pour un champs… à seulement 9kms…2 heures de marche dans la brousse sous le soleil certains enfants sont pieds nus, ils gambadent, nous on reprend notre souffle au cas où il y aurait encore des dunes à grimper. Les enfants débroussaillent le champs en 5 minutes montre en main (la broussaille ici, c’est de l’ordre de l’arbuste quand même), puis nous proposent de les aider à creuser les sillons (pieds nus sinon ça ne pousse pas et à la binette !). Puis les filles arrivent avec le repas, garçons d’un côté et filles de l’autre pour travailler comme pour manger : ça se lance des blagues, fait des concours de rapidité,…

Le soir, nous sommes en miette : un p’tit français, c’est bien fragile. Les enfants ont été quand même très impressionnés que nous retrouvions le chemin seul : on l’avoue, les traces de semelle de Thomas nous ont aidé…

 

Quand on grimpe la falaise par l’est, on arrive dans des petits villages encore très traditionnels avec maison des femmes (pour quand elles sont souillées par leurs règles), lieux sacrés obscurs (il y en a plusieurs aussi à Nombori : espaces naturels où il ne faut surtout pas marcher ! Indifférenciables du reste du village, il vaut mieux être avec quelqu’un qui connaît…). Ici, les traditions dogons perdurent encore : circoncision et excisions pour rétablir l’équilibre humain (enlever la partie femelle chez l’homme et inversement),…

Quand on grimpe par l’Ouest (pas vraiment une promenade de santé, des femmes qui tombent parfois avec cruche et bébé), on arrive à Dourou où se tient un très grand marché tous les cinq jours : coca frais, fruits,… Le luxe comparé à Nombori !

A Nombori, le marché est en effet plus réduit mais se déroule aussi dans une ambiance festive : les femmes se font belles pour aller vendre ou acheter, les vieux sont déjà sur la place autour des vendeurs de bière de mil : et c’est parti pour 8 litres ! En même temps pour avoir la tête qui tourne, il faut au moins ça.

Entre deux rares pluies (torrentielles et grêle), il fait vraiment trop chaud. Le seul endroit frais, c’est la cascade : à la fois salle de bain et laverie, c’est surtout un terrain de jeux et un endroit pour la sieste entre deux dégustations de fruits locaux (pain de singe : très acide, gros noyaux et raisins : très acides, gros noyaux). Mais là, problème : c’est habité par des esprits qui noient les gens ; en même temps, toute la région est habitée par des esprits qui te retrouvent même si t’es planqué dans un bar du 20 ème arrondissement et là, t’es mort. Il y a aussi des hiboux à deux têtes, c’est pour dire que c’est mal famé.

 

 

Sinon, les p’tits français sont malades ! Fatigue depuis le palu c’est sûr mais c’est difficile de se retaper avec la pâte sauce feuille : pâte de mil gluante avec sauce aux feuilles de baobab (eh oui, le baobab, ça se mange), à la potasse et parfois au poisson séché (même sans, ça a comme une odeur).

Ils adorent, nous moins.

On leur a fait goûter de la bolognaise : on adore, eux moins.

retour

 

Et puis un jour il faut repartir, regagner le monde moderne et le monde moderne il est à 8h de charrette.

Bandiagara : gros village avec eau courante et électricité, le luxe quoi ! Nous retrouvons les bonheurs du taxi-brousse et passons 9h à la gare routière pour pouvoir aller 40 kilomètres plus loin à Sévaré, où on l’avoue on s’arrête pour répondre à l’appel du confort : maison d’hôte avec piscine, petit-déjeuner gargantuesque et table d’hôtes le soir où autour de quelques bières, les vieux broussards nous content leurs aventures de 20 ans au pied de la falaise.

Mopti, son marché aux poissons séchés et les conducteurs de pinasse qui veulent t’emmener à Tombouctou.

Djenné, la ville en terre que nous visitons sous la pluie. Une ville en terre sous la pluie, ça fond et on se retrouve avec la moitié de la rampe d’escalier dans la main.

Ségou : haut lieu de rencontre d’étudiants de l’Essec et traversée du Niger dans une pinasse avec 23 poules, une tête de mouton, 2 buffles et quelques humains.

Bamako : ici, les parcs sont remplis de futurs footballeurs qui s’entraînent, de volontaires catholiques arborant fièrement leur foulard scout et d’apprentis docteurs ( « si un mec à le palu, faut faire gaffe qu’il te le refille pas ») .

retour

Et puis retour en France : dire bonjour, emménager, se débarasser des parasites, travailler, économiser, chercher des sponsors, se motiver, acheter ses billets (ouais!), préparer ses sacs, déménager, dire au revoir,.... 9 mois on passés.... en enfin, direction la Roumanie

 

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